Jean Zaganiaris

Politologue, CERAM/EGE – Rabat


Féminisme(s) et littérature marocaine :
Le devenir-femme des corps transidentaires

« Dans la vie courante, n’importe quel shopkeeper sait fort bien faire la distinction entre ce que chacun prétend être et ce qu’il est réellement ; mais notre histoire n’en est pas encore arrivée à cette connaissance vulgaire. Pour chaque époque, elle croit sur parole ce que l’époque en question dit d’elle-même et les illusions qu’elle se fait sur soi ».

K. Marx, F. Engels, L’idéologie allemande.  

Dans « On ne nait pas femme », Monique Wittig écrivait que les lesbiennes n’étaient pas des femmes. Elle ne sous-entendait pas par là que les lesbiennes devaient devenir des hommes mais plutôt qu’il était temps de rompre avec les binarités de genre naturalisées historiquement : « nous naturalisons l’histoire, nous faisons comme si les hommes et les femmes avaient toujours existé et existeront toujours. Et non seulement nous naturalisons les phénomènes, l’histoire, mais aussi par conséquent, nous naturalisons les phénomènes sociaux qui manifestent notre oppression, ce qui revient à rendre tout changement impossible »[1]. Dans un contexte où l’hétérosexualité est un régime politique et une norme sociale majoritaire, la femme est contrainte par tout un ensemble de code sociaux qui la maintiennent dans une position de dominée. Dès lors, les lesbiennes ne sont pas des femmes car elles ont rompu avec les bases patriarcales de l’hétérosexualité.

Peut-on en dire autant des trans MtF ? Peut-on dire que les personnes qui ont fait leur transition ne sont pas des femmes, alors qu’elles ont tant voulu le devenir ? Peut-on dire sérieusement aujourd’hui qu’une personne qui se sent femme et veut devenir femme n’est pas une femme ? Peut-être qu’être féministe, quel que soit notre sexe, notre genre, notre « race » (quel horrible mot) ou notre classe (l’intersectionalité est à la mode), signifie non pas seulement lutter pour l’égalité homme/femme mais aussi pour la reconnaissance d’une vision pluraliste des féminités, intégrant en son sein des transidentités, les intersexes, les transgenres, les mukhannathûn. Est-ce qu’il n’y a pas un paradoxe à se définir soi-même trans alors que justement le but est de devenir femme, en faisant sa transition ? Les trans ne seraient pas des femmes ou bien est-ce la société qui les amène à se définir trans, car elle ne reconnait pas la pluralité des féminités existant en son sein ? Lorsque Candice de Lau écrit sur son mur Facebook : « faut bien que je l’assume un jour … je dois être trans ou quelque chose d’approchant« , elle soulève une question capitale. Elle ne dit pas qu’elle est trans. Elle dit « je dois être trans », c’est-à-dire qu’il s’agit simplement d’une possibilité. « Je dois l’être » signifie donc pas « qu’elle l’est ». Le statut de trans : une assignation du transgenre ? Les personnes concernées ont les réponses, forcément multiples. Nous ne faisons que poser la question. Candice de Lau va d’ailleurs beaucoup plus loin car elle ajoute : « ou quelque chose d’approchant ». C’est cette ambivalence de l’identité trans que nous souhaiterions interroger. Comme l’ont montré Arnaud Alessandrin, Karine Espineira, Maud Yeuse Thomas dans La Transyclopédie, les personnes transidentitaires sont les personnes « qui vivent dans le genre social opposé au genre assigné en fonction du sexe biologique à la naissance »[2]. Si la transidentité existe, cela ne signifie pas pour autant que le transsexualisme existe[3], voire que les « trans » – le terme à travers lequel les personnes transidentaires se définissent depuis quelques années – aient une réalité homogène incarnée dans ce seul idiome. La phrase de Candice de Lau est capitale : «je dois être trans ou quelque chose d’approchant ».  Peut-être que ce qui existera dans une ère post-trans, ce  seront uniquement les identités socialement construites par des acteurs qui auront brisé par les armes de la lutte les stigmatisations péjoratives qui pèsent sur eux.

Dans un de ses poèmes, « Etre trans », Roxanne Sharks relit les transidentités à une universalité pluraliste, constitutive de l’humanité au même titre que peuvent l’être les différentes couleurs de peau : « Etre trans, c’est changer avec son cœur »[4]. Un fond marxiste reste en nous et nous amène à croire encore aux transitions historiques (sans mauvais jeu de mot), aux étapes d’un processus historique évolutif, pas forcément linéaire[5]. Comme l’a montré Maud-Yeuse Thomas, les constructions identitaires de sexe et de genre ne se font pas à partir de données figées et immuables mais s’inscrivent dans un processus continu de production de soi, susceptibles de prendre des orientations diverses en fonction des contextes géographiques, des périodes historiques et des volontés individuelles, capables de se décoloniser mentalement de toutes les saloperies normatives identitaires que l’on nous fait ingurgiter socialement[6].

Les auteurs de la Transyclopédie invitent à tenir compte des réalités multiples et ambivalentes dans lesquelles s’inscrivent des personnes aux modes de vie très hétérogènes, y compris au niveau de l’orientation sexuelle : « S’il faut retenir que la sexualité reste un outil de requalification des corps et des identités, elle est aussi une arme puissante de critique des protocoles de gouvernance des transidentités qui, par ce prisme, se voient une nouvelle fois débordés. Parler de sexualité et de transidentité, ce n’est pas simplement rompre avec l’idée que la demande Trans trouverait ses racines dans une homosexualité inavouée, mais rompre aussi avec l’idée selon laquelle les personnes trans seraient « évidemment » hétérosexuelles après la transition » (p. 272). Les transidentités doivent être abordées à travers leur diversité intrinsèque, depuis les pratiques sociales des trans qui se réapproprient les modes « cisgenre » (avoir une adéquation entre le sexe et le genre, et donc devenir une femme hétérosexuelle, attirée uniquement par les hommes) jusqu’ aux « folles », qui préfèrent s’inscrire dans le travestissement et dans le « transgenre » (maintenir l’inadéquation entre le sexe et le genre)[7].

Karine Espineira a montré les dégâts que font les médias lorsqu’ils se mettent à représenter les trans comme des êtres « exotiques » ou «anormaux »[8]. Face aux assignations, aux normativités, voire à une police du genre, séparant les individus en catégorie binaire homme/femme, les cultures et les contre-cultures trans produisent des modes de subjectivation à travers lesquels les individus essaient de construire des identités qui leur sont propres, que cela soit par le biais des opérations chirurgicales, des traitements hormonaux ou des façons de se travestir. Après la transition, les personnes peuvent se définir comme femme, homme, trans. Elles peuvent chercher à s’identifier à une identité féminine ou masculine mais aussi vouloir en finir avec les marqueurs identitaires et s’inscrire dans le « queer » ou bien devenir l’un de ces « cyborgs »  dont parle Donna Haraway. Si l’on sait regarder les personnes, il est difficile de ne pas voir dans les photos de Candice de Lau, de Hélène Hazera, de Maud Yeuse Thomas et de Karine Espineira, de Alexandra Champavert, de Steffanie LS, de Barbara Littlebird, de Julie Mazens, de Florence Grandema et bien d’autres, des parcelles intenses de féminités. Si l’on écoute les personnes transphobes, les trans ne sont pas des femmes. Ce sont des « transsexuels », des « hommes qui ont changé de sexe pour devenir des femmes », des « travelos », des « pédés ». Et plus on écoute ces discours, plus on les intériorise et plus, pour parler comme Bourdieu, on leur donne des effets de vérité. C’est peut-être à ce niveau qu’est l’enjeu du féminisme : reconnaître la pluralité des féminités qui existent par delà les homogénéisations arbitraire du féminin.

Il y a des pages très belles de l’écrivain marocain Abdelkébir Khatibi dans Le livre du sang (1979) sur la figure de ce qu’il nomme le corps androgyne[9]. Abdelkébir Khatibi, connu pour ses écrits sur les identités culturelles multiples et ses implications avec Paul Pascon dans la mise en place des enseignements de sociologie au Maroc, a également posé le problème de la déconstruction des genres et de l’identité dans ses romans. Les corps « transsexuels » et « androgynes » – ce sont ses propres termes –  sont beaucoup plus proches de ces corps asexués évoqués par le soufisme, courant religieux islamique apparut au VIIIème siècle, que de ceux étudiés au sein des courants hétérogènes de la Queer Theory. Dans Le livre du sang (1979), la figure apocalyptique de « l’androgyne » qui s’élève « avec ses ailes azurés » du haut du « minaret » et qui symbolise le moment où « le Féminin se noie dans le Masculin », est omniprésente dans les échanges qui ont lieu dans la pure tradition soufie entre le Maître et son disciple :

« J’appelle Androgyne ce contour extatique de l’être, apparence dans l’apparence de l’homme et de la femme en un effacement infini. Oui, l’Androgyne est éternellement le fiancé de toutes les femmes et la fiancée de tous les hommes. Notre ange n’est-il pas semblable à une jeune adolescente masculine […] En courbant les hanches, il avance un ventre et un bas ventre de femme où se cache cependant un sexe viril, petit et tout arrondi, paré de visions angéliques. »[10].

La figure de l’androgyne est par-delà le sexe biologique de l’homme et de la femme mais aussi par-delà le genre féminin et masculin. L’androgyne est pour Khatibi un transsexuel et non pas uniquement un transgenre :

  « Toi qui apparu comme femme, qui apparu comme homme, n’es-tu pas un grand simulateur ? N’as-tu pas travesti tout l’amour impossible des humains ! Tu appartiens aux deux sexes à la fois et en même temps tu n’es aucun complètement. Doué de perfection d’un côté et inachevé de l’autre, ange d’un côté et monstre de l’autre, uni à toi-même et infiniment séparé, visible et invisible, réel et irréel, entre ciel et terre, effaçant chaque fois ta ressemblance et ta dissemblance pour mieux les simuler et les dissimuler […] Il t’arrive d’avoir les organes d’un homme et pourtant de te laisser prendre comme une femme, d’avoir une stature de femme et pourtant de prendre les femmes. » [11] 

Le bilinguisme dont parle Khatibi s’inscrit d’ailleurs dans ce registre. Il s’agit d’une « androgynie » et d’un « transsexualisme »[12]. La bi-langue quitte les sphères statiques d’une identité moniste et figée pour s’inscrire, par le biais du contact avec autrui, dans un devenir, où la confusion entre le masculin et le féminin prend le pas sur le respect des règles grammaticales de l’énonciation publique :

« Deux pays faisaient l’amour en nous. Maintes fois, j’ai pensé à ce qui te traduit, te transfigure à ta langue : événements, choses, paysages ; comme si ton passé avait épousé le mien, accouchant d’un enfant – notre amour ; comme si cet amour ne pouvait que se perdre dans l’oubli, en une généalogie qui ne reviendrait à personne, ni à ta langue ni à la mienne, mais au temps même ; comme si, marchant à travers deux pays en effaçant leurs frontières invisibles – dans notre langue commune – nous étions animés par le serment silencieux des choses, serment qui féconde et détruit tout désir »[13].

Les langues, les cultures, les sexes se mélangent dans un rapport intime et montrent la fragilité de leur identité de par l’étrange similarité qu’ils ont avec ce qui est construit comme étant différent d’eux. La prise de conscience de l’altérité dans les processus de connexion nous fait « devenir-autre » car l’être humain ne peut se contenter d’une seule identité (sexuelle, culturelle, genrée), rattachée aux normes dominantes et majoritaires d’une société ou d’une sociabilité culturelle. Pour Khatibi, il faut accepter « l’éventualité d’être autres » ou « d’être multiple », que ce soit au niveau du sexe, du genre, de la langue ou de la culture.

Mohamed Leftah, un écrivain de la même génération de Khatibi mais qui sera publié plus tard, au cours des années 2000, va dans le même sens. La beauté du corps féminin n’est pas affaire d’identité figée de genre ou de sexe.  Dans Au bonheur des Limbes (2006), racontant la liberté sexuelle de certains êtres au sein de la « fosse » du bar casablancais le « Don Quichotte », Mohamed Leftah évoque « l’androgynie spirituelle » du soufi Hassan Al Basri : « Je restai une nuit et un jour auprès de Rabi’a, discourant avec elle avec tant d’ardeur sur la vie spirituelle et les mystères de la vérité que nous ne savions plus, moi, si j’étais un homme, et elle, si c’était une femme »[14]. Dans cette fosse du bar, qui est un « havre de liberté» contre « les nouveaux barbares qui veulent interdire le vin, la musique, la caresse des vagues sur les corps dénudés des femmes, le jeu, l’érotisme, le rêve »[15], l’un des personnages s’appelle Jeanne le travesti. Mohamed Leftah parle de son visage « sur lequel est plaqué un masque représentant un aigle bicéphale, ambisexué et toute ailes déployées »[16]. Jeanne incarne une remise en cause radicale de la séparation entre masculin et féminin, tant au niveau du sexe que du genre. Si la biologisation des sexes tend à naturaliser l’assignation sexuelle séparant les femmes et les hommes, la perception sociologique des corps hybrides, transsexuées et transgenrées, montre l’artificialité de la frontière normative séparant ce que l’on nomme socialement « sexe masculin » et « sexe féminin ». La bicatégorisation homme/femme est symbiotiquement liée à une infinité de sexe et de genre, construits par les marges de liberté dont disposent certains individus au sein de l’océan de contraintes qui constitue leur environnement. Le personnage de Jeanne incarne cette volonté subversive à travers laquelle l’individu remet en cause les assignations de sexe et de genre que lui imposent les structures sociales. Jeanne se réclame des rites d’une tribu indienne, qui l’a initiée à des rites festifs au sein desquels tout le monde se travestit afin de devenir « un étranger pour les autres et à lui-même ». Il y a chez Leftah des formes de « romantisme révolutionnaire »[17]. Celui-ci se reporte bien souvent aux savoirs du passé, empruntant tant aux écrits soufis qu’à ceux de la littérature européenne du XIXe siècle, pour subvertir les normes moralisatrices et arbitraires du présent. Pour Leftah, Jeanne le travesti est cette figure antique rappelant l’être hybride de l’époque des origines. Dans Le banquet, Platon évoquait en effet cet être suprême capable de défier les dieux et au sein duquel l’homme n’était pas séparé de la femme. Jeanne incarne la « virilité mutilée », thème cher à Mohamed Leftah. Cette virilité masculine exhibée socialement  est le corollaire des principales dominations existant au sein de notre société. Il s’agit de pouvoir exister en dehors de ces figures majoritaires, qui sont aussi des formes d’oppressions normatives de la pluralité des modes de vie et de pensée. La liberté d’être soit et de vivre en harmonie avec ce que l’on a envie d’être, par-delà le normativisme religieux ou étatique au sujet de l’identité, est sans doute le bien le plus précieux qui peut nous être accordé ici bas. Il s’agit dès lors d’avoir la volonté et le courage de conquérir cette liberté, quitte à rester dans les marges de la société ou d’être un individu atypique. C’est cela qu’incarne le personnage de Jeanne, à la fois trans et travesti(e) :

« Jeanne n’a pas signé de livres, mais son propre corps. Elle y a cisaillé avec l’acide et le verre, la béance centrale de la féminité, en donnant l’une des formes les plus pures de la géométrie, le triangle équilatéral sphérique, à la toison autrefois frisée et informe de son pubis. Elle a travaillé sur le rêche, l’anguleux, le pointu pour aboutir pour aboutir à cet « amas d’ombre et d’abandon » chanté par le poète. Mais quant elle y parvint, une volonté contraire, soudaine, s’érigea farouchement en elle et fit bander tout son corps. Son destin, elle désormais femme accomplie, de son propre vouloir encore une fois, elle allait faire un simulacre. Ayant vécu l’enfer et la transfiguration du transsexuel, elle allait parcourir un autre enfer, moins brulant, moins tragique mais plus dégradé : celui du travesti. Femme réalisée, elle allait jouer le simulacre de la femme. Elle vivrait sur le fil du rasoir de la frontière des sexes, serait simulacre démultiplié. Dans les night club des villes repues et insolentes, elle ferait revivre les fêtes qui avaient illuminé sa vie d’une sagesse noire »[18]    

Le personnage de Jeanne subvertit les identités de genre et de sexe. D’une part, il s’inscrit dans le transsexualisme et incarne le souhait d’une personne de changer de sexe en recourant à une opération chirurgicale. Certes, Mohamed Leftah parle de mutilation alors que le changement de sexe peut aussi être une forme de libération pour des personnes qui parviennent ainsi à rendre adéquat l’aspect biologique de leur corps avec leurs dispositions mentales[19]. Toutefois, il semble rendre un hommage implicite à ces hommes qui ont décidé non seulement de changer de sexe mais de retirer le membre masculin et le remplacer par cette forme pure qu’est « la béance centrale de la féminité ». D’autre part, le personnage de Jeanne se réclame également du transgenre puisqu’il va également se travestir et jouer « le simulacre de la femme ». Il ne s’agit pas uniquement de changer biologiquement de sexe mais également de montrer l’ambiguïté des frontières entre le masculin et le féminin. Face aux identités normatives que nous impose la société, il existe des gens qui passent au « travers » et construisent leurs transidentités. Face aux arbitraires culturels de toutes sortes, il reste la volonté des êtres humains, qui peuvent décider de créer eux-mêmes leur forme de subjectivation malgré les contraintes sociales avec lesquelles elles doivent composer. Jeanne est sur le « fil du rasoir de la frontière des sexes » et n’existe qu’en tant que « simulacre ». Comme l’avait souligné Gilles Deleuze,  la répétition ne consiste pas à reproduire le semblable par rapport à un original ou bien à rechercher à travers elle des filiations entre un modèle et ses imitations[20]. La répétition produit des différences et non pas des ressemblances. Jeanne est une incarnation de la multiplicité des sexes et des genres. Comme tout être humain, elle fait partie la pluralité des manières d’être existant au sein de la société composite du Maroc.

S’il y a un féminisme politique qui a fait de l’égalité homme/femme l’un de ses axes de lutte, il y a aussi un féminisme dans la littérature marocaine qui prône la pluralité des féminités. S’inscrivant bien souvent dans la tradition mystique soufie, qui accorde au regard une considération importante, ces auteurs ont su voir la féminité dans les corps transidentitaire dont ils parlent. Cette féminité est d’ailleurs tout sauf une question de sexe biologique ou bien de binarité de genre.


[1] M. Wittig, La pensée straight, Paris, Balland, 2001, p. 53.

[2] K. Espineira, M-Y Thomas, A. Alessandrin (dir.), La transyclopédie. Tout savoir sur les transidentités, Paris, Des Ailes sur un Tracteur, 2012, p. 38.

[3] A. Alessandrin, « Du transsexualisme aux devenir trans », ODT, juillet 2012.

[4] R. Sharks « Etre trans » https://roxannesharks.wordpress.com/poemes/etre-trans/

[5] K. Marx, F. Engels, L’idéologie allemande, Paris, Editions Sociales, 1968, notamment pp. 59-65.

[6] Sur la question des vies « non colonisées » et de la question des transidentités, voir M-Y. Thomas, « Du trouble dans l’identité », Trickster, 9, 2010 (en ligne). 

[7] Sur les « folles », voir l’ouvrage de J. Y Le Thalec, Folles de France. Repenser l’homosexualité en France, Paris, La découverte, 2003.

[8] K. Espineira, « La construction médiatique des transidentités : Une modélisation sociale et médiaculturelle », Thèse de doctorat sous la direction de Mme Marie-Joseph Bertini, soutenue à l’Université de Nice Sophia Antipolis, le 26 novembre 2012 ; voir aussi son ouvrage La transidentité, de l’espace médiatique à l’espace public, Paris, L’harmattan, 2008

[9] Sur Khatibi, voir A. Belhabib, La langue de l’hôte, Rabat, Okad, 2009

[10] Abdelkébir Khatibi, Le livre du sang, Paris, Grasset, 1979, p. 52, voir aussi 20-21, 26 et 40.

[11] Ibid., p.  53.   

[12] Abdelkébir Khatibi,  Amour bilingue, [1983], Casablanca, Eddif, 1992, p. 10 et 57

[13] Ibid., pp. 24-25 ; voir aussi p. 29 : « Aimer un être, c’est aimer son corps et sa langue. Et il voulait non pas épouser la langue elle-même (il en était un avorton) mais sceller définitivement toute rencontre dans la volupté de la langue ».

[14] M. Leftah, Au bonheur des limbes, Paris, La différence, 2006, p . 33 ; sur l’œuvre de Leftah, voir A. Baida (dir.), Leftah, ou le bonheur des mots, Casablanca, Editions Tarik, 2009.

[15] M. Leftah, Au bonheur des limbes, op. cit., p.22

[16] Ibid., pp. 68-69

[17] Sur la complexité des composantes du romantisme, définit à partir d’une vision idéale typique et présentée comme un mouvement multiforme ayant produit « une critique de la modernité, c’est-à-dire de la civilisation capitaliste moderne, au nom de valeurs et d’idéaux du passé (pré-capitaliste, pré-moderne) », voir M. Löwy, R. Sayre, Révolte et mélancolie. Le romantisme à contre-courant de la modernité, Paris, Payot, 1992, pp. 10-31.

[18] M. Leftah, Au bonheur des limbes, op. cit., pp. 69-70

[19] P. Califia, Le mouvement transgenre. Changer de sexe, Paris, EPEL, 2003.

[20] G. Deleuze, Différence et répétition, Paris, PUF, 1969, pp. 1-41.


Mise en ligne, 1 avril 2013.