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Transcolarité : commencer par en parler.

 


 

 

            Il faut défaire la question trans’ de l’âge adulte : l’image d’hommes et des femmes dans le mauvais corps dont les uniques épreuves et résolutions seraient médicales. Si tel est le propos, on considère que c’est la transition qui est problématique. Or, en regardant plus en amont, on se rend compte que la disjonction entre genre assigné et expériences de genre recouvre d’autres problématiques et concerne d’autres sphères. Celle à laquelle nous avons décidé de nous intéresser ce mois ci dans l’ODT (Observatoire Des transidentités) est l’école. Il s’agit là d’un sujet plutôt classique : la socialisation, l’institution scolaire. Mais, saisi par la question trans’, le sujet se complexifie. D’une part car il permet de sortir des « stéréotypes » que diffuse le système d’enseignement pour s’intéresser à leurs effets. D’autre part car il ajoute à la prise en compte des minorités un élément qui dépasse l’exemple « trans’ » sans pour autant le limiter aux « filles » : l’identité de genre.

            Pour ce dossier, nous vous proposons deux textes, un témoignage et une interview. Les deux textes, d’Arnaud Alessandrin et de David Latour reprennent les chiffres français et internationaux disponibles en la matière et restituent quelques éléments concrets qui illustrent la mise à l’écart des trans’ dans l’institution scolaire. Enfin, puisque la question de la transphobie semble intéresser le ministère de l’éducation, nous avons demandé à Johanna Dagorn, sociologue de l’école, de répondre à nos questions sur le nouvel « Observatoire des violences scolaires » dirigé par E. Debardieux et sur ses possibles ramifications du côté des violences de genre.

            Nous sommes conscients que ce dossier est, forcément, lacunaire. Il ne répond pas à toutes les interrogations que nous sommes en mesure de nous poser sur cette question. Qu’en est-il des enfants de trans’ à l’école ?  Qu’en est-il des enfants intersex’ ? On pourrait aussi reprocher à ce dossier de lisser les âges de la vie : l’altérité de genre en maternelle n’est pas  l’altérité de genre au lycée. De même que les filières ou les lieux d’habitation. Mais nous n’avons pas la prétention d’être exhaustifs. Juste de commencer à en parler. 

 

 

Karine Espineira

Maud Yeuse Thomas

Arnaud Alessandrin