Chris Gerbaud
Master en philosophie éthique, Master en sociologie
Chargé de cours vacataire en IRTS et IFSI`
De l’extraordinaire à l’ordinaire : écrire le « queer-disability »
En creux – et cependant en son cœur – se dessine dans Queer disabilities, mon texte autobiographique, un véritable « oubli » : le lien intrinsèque unissant handicap et situation queer.
L’handicapé privé de sexe ?
Il existe fort peu de témoignages personnels en la matière ; et, de fait, cette liaison entre sexualité et handicap est-elle peut-être trop minoritaire, trop « hors-normes », trop située à la « marge de la marge », pour reprendre les termes employés par Marie-Hélène Bourcier lors d’un séminaire tenu à l’EHESS en 2008, pour qu’on s’y intéresse de plus près.
Pourtant, à bien y regarder, cette connexion, baptisée « handiqueer » ou « transqueer » par Maud-Yeuse Thomas, ne pourrait-elle pas permettre d’approfondir la réflexion sur les discriminations ordinaires – celles liées au handicap d’une part et celles liées au corps queer de l’autre ? Qu’en est-il, par exemple, des discriminations à l’œuvre dans la société française comparées à la société américaine ?
Autrement dit, une minorité pourrait être perçue par un faisceau plus général ? Serait-ce là la peur universelle de l’altérité ? Un lien établi culturellement ferait-il sonner le glas d’une « montruosité », figure féérique comme l’indique Georges Canguillem[1] (« du merveilleux à rebours mais du merveilleux quand même ») ?
Peut-être serait-ce, encore, l’analogon d’une peur de mutation ? Fascination-répulsion qu’évoque Olivier Rachid Grimm[2], qui souligne l’interdit de procréation lié à la peur de la personne handicapée, raison pour laquelle elle est souvent confinée à une sexualité atypique, « fixé[e] à des stades prégénénitaux, condamné[e] à suivre une sexualité pervertie où l’intimité est érotisée dans des relations sadomasochistes (…). On assiste alors à la mise en place d’une boucle perverse qui conduit l’infirme interdit de génitalité – donc moins armé dans ce domaine indépendamment de la nature de son handicap – à attirer comme une victime désignée, des prédateurs. Ceux-ci, sous l’apparence du masque de la norme sociale et de la morale, s’adonnent à des pratiques sexuelles retrouvées. »
En somme, il s’agit de faire face à un visage « doublement obscur » que chaque être peut revêtir en lui-même (i.e. : la vulnérabilité et l’identité). Un manque à gagner en termes de capacités et une spécificité culturelle inédite apparaissent ; c’est là la bizarrerie d’une ispéité qui ne peut être saisie : le queer comme une absence identité.
De la militance handiqueer à l’horizon commun
On le sait, la littérature américaine est plus riche en autobiographies sur le sujet que son homologue française. Par exemple, aux Etats-Unis, Eli Clare, est l’auteur de ce type d’ouvrages. Titulaire d’un Master d’Ecriture Créative, transsexuel FtoM atteint d’une maladie cérébrale (paralysie), c’est un fervent activiste – il a notamment organisé une grande marche contre le viol à travers son pays. Ses terrains d’engagement sont le racisme, les conflits inter-humains, le genre et le handicap[3]. Cory Silverberg dit à son propos : « Le mot « différent » est la dernière chose qui vienne à l’esprit »[4].
Dans son ouvrage inaugural, L’exil et la fierté: handicap, étrangeté et libération[5], Clare tisse les notions de genre, d’infirmité, d’orientation sexuelle et d’identité dans un recueil d’essais aussi accessibles que profonds. Alternant la prose et la théorie, il mêle expérience personnelle, compassion et engagement politique. L’exil et la fierté offre une fenêtre sur un monde où les individus sont considérés comme identiques dans leur complexité et peuvent être aimés et acceptés.[6]
Suite à la publication de son deuxième livre, The Marrrow’s Telling, Eli Clare a lancé un nouveau site Web pour se concentrer sur son travail de conférencier et formateur. Il montre ainsi comment nos plus grands malaises peuvent venir de nos plus éminents maitres. Et Clare de conclure cet entretien en écrivant : « Je sais que l’imagination possède ce pouvoir énorme de nous extraire de notre propre expérience personnelle ; dramaturges, cinéastes et écrivains de fiction façonnent leur travail autour de ce pouvoir. D’autre part, je suis bien conscient de la façon dont l’imagination peut s’appuyer fortement sur des stéréotypes. J’espère que les gens impliqués dans la création des avatars de l’identité flexible sont attentifs à la façon dont leur travail repose sur des stéréotypes ou y résiste. ».
Ce sont manifestement là les appréhensions les plus corrosives qui sont visées, ainsi que la force de ces stéréotypes attachés aux personnes handicapées (un individu sur une chaise roulante) ou au queer (une « pédale » féminine ou une « butch » masculine). Quoi qu’il en soit, la démarche d’Elie Clare repose sur un mouvement « d’empowerment » – de (re)prise de confiance en soi -, de formulation d’un nouveau pouvoir par une minorité sociale, au moins en termes de représentations dans la société.
Mais face aux miroirs aux alouettes des clichés (qui ont la dent dure…), qu’en est-il de la France ? A partir de quelles modalités remettre la main sur un pouvoir desdites « minorités » ? Comment se décrire ? Comment est perçu le queer chez les handicapés ? Se définissent-ils/elles comme tel ? Quels aspects sont d’abord théorisés (l’absence, le lien social etc.), et pourquoi ? Les questions abondent.
Cela dit, il va de soi qu’une expérience singulière ne peut répondre à tout. Faisant face à des personnes handicapées, on peut se demander assez directement si ces spécificités ne sont pas le reflet transparent de leur humanité ! Qu’est-ce qui est ou qui serait queer dans la présentation de leur infirmité ? Le fait que certaines personnes puissent être « transqueer » ? De prime abord, ce pourrait être un lien entre queer et handicap que l’on tente d’éclaircir pour une demande de prise en compte, et non une réflexion « queerisante » préalable plus globale ou sur la sexualité, et incluant les représentations handicapées qui soulève la question de leurs mobilités, difficultés, types de prises en charge adaptatives, etc.
La personne handicapée comme celle procédant du queer sont l’une comme l’autre inclassable pour les normes médicales et sociétales, mais les relations de pouvoirs avancent petit à petit … Plus largement, sous un autre angle : parle-t-on d’un lien restreint composé des trois items : sexualité-handicap-queer ? Ou postule-t-on sur le fond une intersectionnalité inédite ? Oui, cela est une gageure : le présent point de vue dans ce croisement (reprenons l’expression deleuzienne) est, en surface, « déterritorialisé ».
S’il est un art où la perception du handicap voire du monstrueux comme paradigme de l’altérité apparait particulièrement présent, c’est l’audiovisuel, le cinéma. (Etablir une liste ? Face à une logique de l’ordinaire, captée par la caméra, cette dernière serait longue ! Néanmoins, certaines références s’imposent[7])
L’arrière plan de la société
Envisager une vision sociale « pragmatique » des corps modifiés au cinéma reviendrait-t-il à « être touché ou ne pas être touché par le handicap et-ou le queer » ? Tel pourrait être notre point de mire . Le mouvement de voix qui se fait langue incarnée, celui de l’archet sur le violoncelle, nous fait penser à cette vibration de sons créant une langue, un cadre de ressenti toujours nouveau, non loin de la notion « d’arrière-plan » chez Wittgenstein.
Une lecture alternative de Wittgenstein, faite par le philosophe Stanley Cavell, serait donc celle de l’ordinaire. On fait comme si le recours à l’ordinaire, à nos formes de vie ordinaires (en tant que donnée) était une solution au scepticisme ambiant face aux situations de discriminations (« toutes ces expressions tristes consistant à dire : « On ne veut pas voir » : comme si les formes de vie étaient, par exemple, des institutions sociales. Ici s’opposent deux représentations, celle de l’arrière-plan, (je dirai pour résumer : le « hors-normes ») (notamment chez cet autre philosophe Américain Johan Searle [8], qui affirme que les institutions constituent l’arrière-plan qui nous permet d’interpréter le langage et de suivre des règles sociales).
Le terme d’arrière-plan (Hintergrund) apparaît dans les Recherches de Wittgenstein pour indiquer une représentation que nous nous faisons, mais non pour expliquer « quoi que ce soit ». L’arrière-plan ne peut donc avoir de rôle causal, car il est le langage même, le sens de la pellicule filmique que l’on voit défiler … – nos usages ordinaires, le tourbillon dont parle Cavell et qui est décrit dans les Remarques sur la philosophie de la psychologie : « Nous jugeons une action d’après son arrière-plan dans la vie humaine (…) L’arrière-plan est le train de la vie. Et notre concept désigne quelque chose dans ce « train » ? [9]
Autre passage significatif : « Comment pourrait-on décrire la façon d’agir humaine ? Seulement en montrant comment les actions de la diversité des êtres humains se mêlent en un grouillement (durcheinanderwimmeln) ; ce grouillement correspondrait à tout ce que nous ne voulons pas voir (un inconscient en quelque sorte). Ce n’est pas ce qu’un individu fait, mais tout l’ensemble grouillant (Gewimmel) qui constitue « l’arrière-plan » sur lequel nous voyons l’action » (Ibid. § 629). L’arrière plan dans son cadre d’utilisation émotionnelle peut se rapprocher de ce qui est dit à propos de la médiation du handicap par Emmanuel Ethis dans son article sur la réception du « stigmate au cinéma » :
« Le savoir fonctionnalisant procède alors comme un « tiers symbolisant » susceptible de réunir les actants de l’espace de la réalisation avec les actants de l’espace de la lecture. (…) Avec les « nouveaux dispositifs cinématographiques », type Géode ou 3D, les spectateurs se rendraient dans les salles de cinéma non pas tant pour le film projeté que pour les impressions produites par le dispositif en termes d’émotions[10]. »
A la lecture de ce tableau, on voit que la nécessité ordinaire de représenter le handicap, ce fameux « merveilleux perçu à rebours » de Canguilhem, tient à une émotion profonde que nous avons tous : la peur (ou la fascination). En opposition à l’idéalisation de l’être (ce que je nomme glamour) le fait de convoquer le cadre particulier du handicap nous permet de comprendre finalement combien cette lecture de l’homme peut finalement être une lecture commune.
« Les stigmatisés à l’écran ne nous font plus peur, ni même ne nous fascinent, ils se contentent de nous émouvoir en invoquant en nous quelques sursauts d’une humanité fictionnelle dans laquelle aucun de nous ne se sent tout à fait parfait. » (E.Ethis[11])
Le queer (au-delà des images…) pourrait être pensé, avant tout, comme une ressource politique plus que comme une simple sorte de possibilité culturelle et psychologique pour faire débattre les représentations des handicapés, placés loin de la sexualité, et que les représentations hétérocentrées n’auraient pas, voire jamais, abordées – un pouvoir, trop caché mais… véritable !
L’histoire du queer et celle du handicap sont dissociées. En France, entre l’activisme queer de Marie Hélène Bourcier et l’anthropo-histoire du handicap de Henry-Jacques Sticker, il n’y a guère de communication théorique. Pourtant, nécessairement, ce serait, pour tous, parler de situations de vulnérabilités sociales qui contribuerait à une réédification de ces situations dites « vulnérables » !
L’au-delà de la vulnérabilité
En conclusion, on citera la politologue et psychanalyste Hélène Thomas[12], qui, dans un article sur la vulnérabilité, cite elle-même Michel Foucault [13] : « Il va s’agir également non pas de modifier tel phénomène en particulier, non pas tellement tel individu en tant qu’il est un individu, mais essentiellement d’intervenir au niveau des déterminations de ce que sont ces phénomènes dans ce qu’ils ont de global. Bref d’installer des mécanismes de sécurité autour de cet aléatoire qui est inhérent à une population d’être vivants ».
La notion de vulnérabilité ne pourrait-elle pas procéder d’une catégorisation générale, entièrement sécuritaire ? Dit autrement, on peut percevoir les spécificités organiques et/ou psychiques des personnes queer et handicapées comme une irréductibilité subversive, considérée comme relevant pleinement de « l’empirie » subjective, en dehors de toutes normes sociopolitiques, (comme dit Maud-Yeuse Thomas, une « intersectionnalité inédite », en dehors de toute catégorie de « vulnérabilité »), comme une expérience nominaliste et proprement exclue de toutes nos représentations, nos valeurs, exclue de toute axiologie – en un mot, comme : purement indéfinissable ?
IRTS : institut régional de formation des travailleurs sociaux
IFSI ; institut de formation en soins infirmiers
Corrigé par Rachel Grandmangin, professeur agrégée de lettres modernes, ancienne éléve de Normal Sup St Cloud, critique littéraire.
Note sur : Sex and Disability
Co-Editor with Anna Mollow. Durham and London: Duke University Press, 2012
Le titre de ce recueil d’essais, le sexe et le handicap, unit deux termes que l’imagination populaire considère souvent comme incongru. Les principaux textes ou études sur la sexualité, y compris la théorie queer, mentionnent rarement le handicap, et les textes fondateurs dans les études d’invalidité ne décrivent pas de sexe dans les détails. Que faire si le «sexe» et «handicap» ont été compris comme des concepts intimement liés ? Et si les personnes handicapées sont considérées comme les deux sujets et objets au sein de toute une gamme de désirs et de pratiques érotiques? Ce sont là des questions auxquelles les contributeurs de ce recueil se livrent. De multiples points de vue, y compris l’analyse littéraire, l’ethnographique, et l’autobiographie, ils considèrent de quelle manière le sexe et le handicap s’unissent et comment les personnes handicapées négocient des rapports sexuels et identités sexuelles dans la culture « capacitistes » et hétéronormative. Rendant queer les études sur l’invalidité, tout en élargissant le champ d’application des études queer et de la sexualité, ces essais agitent de notions portant sur des personnes et sur ce qui est sexy et rendu sexuel, ce qui compte dans la sexualité et qui fait que le désir demeure. Dans le même temps, ils remettent en question les conceptions du handicap dans la culture dominante, études queer, et les études d’invalidité. Collaborent ici avec comme contributeurs : Chris Bell, Michael Davidson, Lennard J. Davis, Michel Desjardins, Lezlie Frye, Rachael Grôner, Kristen Harmon, Michelle Jarman, Alison Kafer, Riva Lehrer, Nicole Markotić, Robert McRuer, Anna Mollow, Rachel O’Connell, Russell Shuttleworth, David Serlin, Tobin Siebers, Abby L. Wilkerson.
Extrait : « Le titre de ce livre réunit deux termes qui ne sont pas contradictoires dans l’imagination populaire mais probablement incongrus. L’idée répandue consistant à dire que les corps valides sont ordinairement sexy ; après tout, les gens sexy sont en bonne santé et sains et actifs : les tops modèles grands et minces, les mordus de sport, les membres sveltes de clubs de gym qui débordant d’énergie. Rarement les gens handicapés sont perçus aussi bien en sujets désirants qu’en objets de désir. Quand le sexe et le handicap sont liés dans les cultures Américaines, la conjonction relève plus souvent d’une marginalisation ou d’une surprise inattendue : la sexualité des personnes handicapées est plus souvent dépeinte en termes tragiques, déficients ou en horribles excès. Pitié ou peur, sont en d’autres termes les sensations les plus souvent associés au handicap ; bon nombre de plaisirs sexuels sont ordinairement dissociés des corps de personnes handicapées et de leurs vies ».
Traduction : Chris Gerbaud et Isabelle Franc Rottier, titulaire d’un Diplôme Européen Etudes Supérieures en Communication, fonctionnaire à la mairie de Paris.
[1] Georges Canguilhem « La monstruosité et le monstrueux » in La connaissance de la vie, 2eme, Libraire philosophique Vrin. Paris 1992.
[2] O R. Grimm, Du monstre à l’enfant. Anthropologie et psychanalyse de l’infirmité. Ed du CTNHERNI, Coll Essais, Paris,
[5] http://about.pricegrabber.com/search_getprod.php?masterid=960650306
[7] Un regroupement de films traitant du handicap à l’URL suivant : http://www.youtube.com/watch?v=yQgpQj3modA où encore l’on peut trouver des rencontre en personnes handicapées et accompagnatrice sexuelle, deux films me viennent à l’esprit : « Nationale 7 » (film Français de Jean Pierre Snapi). Dans un foyer pour handicapés près de Toulon, René est unanimement détesté de tous. Myopathe de cinquante ans, il possède un caractère irascible et rebelle. Mais ses provocations ne résistent pas à la candeur et à la droiture de Julie, une éducatrice spécialisée débutante. Il lui avoue qu’il veut faire l’amour avec une femme avant que sa maladie évolutive ne le rattrape définitivement. Julie se met en quête d’une de ces prostituées qui oeuvrent en camping-car le long de la nationale 7. Ou par exemple, pour sortir des sentiers rabattus par le film à succès « Intouchable » ; sur l’amour et la sexualité possible (non spécifique des personnes handicapées) dans un couple constitué de deux personnes handicapées, avec le délicat thème bioéthique de l’arrivée d’un enfant au sein de ce dernier, le film : « Gabrielle ». Gabrielle et Martin tombent fous amoureux l’un de l’autre. Mais leur entourage ne leur permet pas de vivre cet amour comme il et elle l’entendent car Gabrielle et Martin ne sont pas tout à fait comme les autres. Déterminés, il et elle devront affronter les préjugés pour espérer vivre une histoire d’amour qui n’a rien d’ordinaire. (Film Québécois de Louise Archambault http://www.lavie.fr/culture/cinema/gabrielle-l-amour-simple-et-ordinaire-de-deux-personnes-handicapees-21-10-2013-45616_35.php. Sans oublier, un film qui fit courir beaucoup de monde « Forrest Gump » Quelques décennies d’histoire américaine, des années quarante à la fin du XXe siècle à travers le regard et l’étrange odyssée d’un homme simple (limité psychiquement) et pur, Forrest Gump : http://www.premiere.fr/film/Forrest-Gump-141202. Enfin, une dernière référence pourrait être : « Hasta la vista » (film Belge de Geoffrey Enthoven). Trois jeunes d’une vingtaine d’années aiment le vin et les femmes, mais ils sont encore vierges. Sous prétexte d’une route des vins, ils embarquent pour un voyage en Espagne dans l’espoir d’avoir leur première expérience sexuelle. Rien ne les arrêtera… Pas même leurs handicaps : l’un est aveugle, l’autre est confiné sur une chaise roulante et le troisième est complètement paralysé. Nb : Les divers résumés sont extraits du site : http://www.allocine.fr/
[10] Ainsi, les choses se passent très différemment ; la structure ternaire cède la place à une structure duelle : le film agit directement sur son spectateur, un spectateur qui ne vibre plus tant aux événements racontés (effet fiction) qu’aux variations de rythme, d’intensité, et de couleurs des images et des sons. Le lieu du film se déplace ainsi de l’histoire vers les vibrations de la salle par le complexe plastico-musical agissant en tant que tel. C’est, désormais, ce complexe qui règle le positionnement du spectateur sans la médiation d’un tiers symbolisant. C’est que la communication n’a plus ici pour objet la production de sens, mais la production d’affects ». R. Odin, « Du spectateur fonctionnalisant au nouveau spectateur », dans Iris, no 8, 1988, p. 134. Ou encore R. Odin, « La question du public. Approche sémio-pragmatique », dans Réseaux, no 99, Cinéma et réception, CNET/Hermès Science Publications, 2000, p. 67-68.
[11] Infirmités spectaculaires De l’usage pragmatique de la figure du handicap au cinéma http://www.erudit.org/revue/pr/2002/v30/n1/006697ar.html?vue=resume
4 Sur fichier PDF : « Hélène Thomas Vulnérabilité, fragilité, précarité, résilience, etc. De l’usage et de la traduction de notions éponges en sciences de l’homme et de la vie »
[13] Foucault, M. (1997) : Il faut défendre la société. Cours au collège de France (1975-1977), Paris Hautes Etudes, Gallimard/Seuil.
Mise en ligne, 1 mars 2014.